JOURNÉE D’ÉTUDE du COLLECTIF DAM
23 janvier 2023
Centre Panthéon (12, place du Panthéon, 75005 Paris)
salle 6, 9h00-18h00
Matière/Matériau(x)/Médium : des controverses fécondes
Cette journée d’études s’inscrit dans la suite de la publication en ligne de l’anthologie Matérialité portée par le collectif DAM. Faisant converger divers champs disciplinaires, lieux et temporalités, à travers des textes analytiques et par l’exercice de traduction, ce travail observe par des perspectives diverses la matérialité comme nœud où convergent matière, matériaux et médium. En fait, derrière cette notion inclusive de matérialité, il est implicitement question de ses métamorphoses et des conséquences politiques, économiques et sociales que ces dernières engagent.
Ce corpus textuel fait apparaître dans ses liaisons, dissensions et superpositions théoriques, l’entrelacement de notions par lequel les auteurs et auteures publié.e.s pensent la matérialité. Un constat émerge à la lecture de ce choix de textes : la notion de matérialité est inextricable de paradigmes scientifiques et techniques situés, elle fait face à de constantes mutations et, de ce fait, implique nécessairement des révisions épistémologiques.
Qu’elle émane d’une lecture philosophique, économique ou praticienne, qu’elle soit informée par les révolutions médiatiques ou instrumentales en sciences fondamentales, la matérialité décrite dans l’anthologie du collectif DAM permet d’en cartographier l’étendue des conceptions, tensions théoriques et frontières conceptuelles.
C’est à partir de ce constat que le collectif DAM propose de poursuivre ce travail par l’organisation d’une journée d’étude, qui questionne les controverses, implicites, fondatrices et fécondes contenues dans les principes énoncés par le collectif DAM dans la synthèse conclusive en ligne.
Dans la volonté de poursuivre ces questions, deux axes -parfois paradoxaux- se démarquent : l’un, évoque une posture théorique négative, cherchant par les antagonismes ce qui relève de la matérialité ; l’autre, une posture positive, tentant de comprendre les mutations de la matérialité et ses répercussions dans les pratiques esthétiques. Nous proposons quatre controverses qui pourraient être des « déclencheurs de conversation » entre théoriciens, praticiens, enseignants, doctorants :
– Imprimer, en tant qu’activité « transmatérielle »
– Mettre en forme, en tant que capacité à dépasser les frontières des objets
– Matérialité du code, comme perspective/prospective de réflexion sur le processus de création
– Stratégie d’occultation, en tant que ressort théorique permettant de déployer une activité critique.
À travers les différentes formes d’échange de cette journée (conférence, conversation, discussion lors des tables rondes et avec le public), nous tenterons d’interroger ces termes, de définir leur contour, leur portée, déploiement et les impacts tant du point de vue théorique qu’opérationnel. L’objectif étant de voir si et dans quelle mesure nous assistons à l’émergence d’une nouvelle scène de la recherche où la question de la matérialité re-trouve son actualité (du numérique à la fabrique matérielle).
Cette journée d’étude permettra également de donner une suite à l’anthologie par le lancement d’un appel à article dans un prochain dossier thématique de la revue DAM (https://journal.dampress.org/) sur l’avenir de cet entrecroisement entre matière/matériau(x)/médium.
Présentation de la journée d’étude par Catherine Chomarat-Ruiz et les membres du collectif DAM
Intervention de Matthew Fuller à propos de « La société du filtre »