Un double projet professionnel au cœur du milieu muséal vendéen
Projet sous la responsabilité́ de Mme Camille Mançon, en partenariat avec l’Écomusée du Daviaud et le Musée Charles Milcendeau (Communauté de Communes Océan-Marais-de-Monts).
Cours de Pratiques d’Espaces de la Licence 3 « Design, Arts et Médias », promotion 2023-2024.
Article proposé par Pascaline Ancey et Romane Boyer (représentantes du groupe Daviaud), ainsi que Liyah Pousse—Wang et Bethan Whelan (représentantes du groupe Milcendeau).
1. Introduction aux projets vendéens
Au cours du premier semestre, nous avons entrepris un projet de réaménagement pour deux musées vendéens, à savoir l’Écomusée du Daviaud (La Barre-de-Monts) et le Musée Charles Milcendeau (Soullans). Ce projet a été ponctué d’un séjour organisé sur place afin de mieux se familiariser avec les deux sites.
La classe a été divisée en deux groupes, chacun se consacrant à l’amélioration de l’un des deux musées.
1.1 Le Daviaud, un écomusée maraîchin
Un écomusée est un musée présentant une collectivité, une activité humaine dans son contexte géographique, social et culturel. C’est alors sur les terres de la ferme dont il a pris le nom, que « Le Daviaud », écomusée ethnographique dédié au marais Breton Vendéen, se situe. Datant du XVIIIe siècle, le site du Daviaud a connu une restauration complète à cet effet avant d’ouvrir au public en 1982. Ainsi le parcours d’exposition que l’on connait aujourd’hui se scinde en trois grandes parties. Dans un premier temps, c’est une salle d’exposition introductive, aussi appelée « Galerie du Marais et des Hommes », qui accueille les visiteurs. Elle fournit de nombreuses explications quant à la formation du marais, sa faune, sa flore mais aussi sur l’histoire de l’occupation de ce territoire par les hommes.
La visite continue en direction d’une boucle extérieure d’un kilomètre, où une série de bâtiments complémentaires à la ferme originale ont été installés sur le site pour créer un ensemble agro-pastoral représentatif du territoire. On y retrouve notamment des bourrines, habitats traditionnels maraîchins, ou encore le Grenier de la mémoire où se poursuivent souvent les expositions.
Le parcours se termine de nouveau en intérieur par un espace de conclusion expositoire et vidéographique abordant la thématique du tourisme sur le territoire.
1.2 Le Musée Charles Milcendeau, un musée de Beaux-Arts monographique
Le Bois Durand, ancien lieu de vie du peintre Charles Milcendeau comprenant sa maison et l’actuel musée (ancien emplacement de son atelier) est classé Monument Historique et Maison des Illustres. Il regroupe environ 80 œuvres réalisées par Charles Milcendeau au cours de sa vie. Nous y retrouvons des scènes de vie maraîchines autant qu’espagnoles, mais aussi les murs de la maison authentique du peintre, entièrement ornés de peintures à l’inspiration mozarabe.
La localisation charmante du musée, niché au cœur des marais vendéens, a ajouté à notre voyage une touche très plaisante. Lors de notre visite, le responsable des sites patrimoniaux de la Communauté de Communes, Benjamin Senard, et notre professeur Camille Mançon nous ont tout d’abord fait visiter la maison du peintre et les murs de sa chambre peints à la main d’une répétition de motifs géométriques. La chambre présentait une reconstitution du mobilier qui s’y trouvait autrefois.
Nous avons ensuite exploré le musée, où sont exposés ses peintures et esquisses. Polyvalent, Charles Milcendeau a tenté la peinture à l’huile, la gouache, le fusain, la mine de plomb, mais son médium de prédilection était le pastel sec. Au cours de sa vie, il a appris à maîtriser cet outil et a créé des tableaux de grands formats très détaillés portant parfois sur des thèmes complexes, comme celui de la mortalité infantile au XIXe siècle. Il fait résonner quotidien et expressivité à travers son art, notamment grâce à la captation précise et subtile de l’émotion du visage, et surtout du regard de ses modèles.
La visite des deux musées nous a offert la chance de percevoir directement des problématiques qui ne pouvaient pas être pleinement appréhendées à distance.
2. Faire projet pour des établissements muséaux
Lors de notre venue en Vendée, les équipes des musées nous ont fait part de problématiques scénographiques et signalétiques s’étant manifestées au cours des dernières années.
Dans une limite budgétaire de 40 000€, le groupe de travail consacré à l’Écomusée du Daviaud devait étudier les axes suivants :
– Le parcours de visite est mal compris par les visiteurs : l’accès au bâtiment pour arriver dans l’espace de conclusion n’est pas identifié.
– L’espace de conclusion est sombre, vide et sous exploité. Les visiteurs s’y arrêtent peu, voire ne comprennent pas cet espace.
– Nécessité de créer un nouvel aménagement scénographique pour l’espace de conclusion.
Avec un budget de 20 000€, le groupe travaillant sur le Musée Charles Milcendeau avait pour mission de résoudre les points suivants :
– La borne d’accueil n’est pas pratique, trop étroite, dans le passage, et n’offre que trop peu de dégagement lorsqu’il y a plus de quatre visiteurs.
– L’espace d’exposition adjacent à la borne d’accueil est le premier espace vu par les visiteurs qui sont tentés de débuter ici, alors qu’il est censé conclure la visite.
– L’espace boutique se situe également dans le passage et n’est donc pas adapté.
2.1 L’écomusée du Daviaud
/ Phase analytique et de recherches en groupes /
Nous débutons donc le projet par une phase analytique où cinq sous-groupes proposent cinq axes de travail différents aux équipes du musée. L’objectif est de leur offrir un large éventail de possibilités. Notre travail a également pour dessein de donner à voir les problématiques parfois sous-jacentes causant des incompréhensions et perturbant la fluidité de la visite, à partir de notre expérience sur place et de notre analyse.
Des points nous ont alors semblés essentiels :
– Nécessité d’une continuité visuelle pour fluidifier le parcours et le rendre intelligible (couleurs, formes, signalétique…)
– Des espaces transitoires entre l’extérieur et l’intérieur, en travaillant sur les lumières et l’accompagnement tramé.
– Réattribuer des fonctions claires aux espaces et permettre à l’espace de conclusion d’attirer l’attention.
Nous avons poursuivi cette phase d’analyses et de recherches en proposant finalement nos premières solutions à Carole Biron (responsable des collections) et Jean-Guy Robin (responsable scientifique), sous forme de visuels 3D, plans et maquettes, afin de leurs partager ces hypothèses.
/ Phase de développement sous la forme d’une micro-agence /
À partir des retours obtenus lors du premier oral, nous avons collectivement retenu une piste de développement, que nous avons ensuite détaillée en sous-groupes. En effet, nous nous sommes répartis en trois pôles afin de traiter entièrement les espaces concernés : espace de conclusion, espace d’exposition, et enfin signalétique et espaces de transition.
À la fin du semestre, nous avons présenté nos hypothèses finales à Carole Biron et Camille Mançon afin de remettre définitivement ces pistes aux équipes du musée.
2.1 Le Musée Charles Milcendeau
/ Phase analytique et de recherches en groupes /
Tout comme l’autre partie de la classe, nous nous organisons en plusieurs sous-groupes afin de proposer aux équipes plusieurs hypothèses singulières et différentes. Sur place, nous axons notre analyse sur tous les points mentionnés par les commanditaires, mais également sur notre ressenti. Ainsi, nous avons constaté que la première impression du visiteur ne reflétait pas l’image réelle du musée, et plus particulièrement concernant la borne d’accueil. Venus en groupe, nous constatons que son emplacement et sa forme posent très vite problème à la circulation globale.
Dans la salle d’exposition le sens de visite reste vague en raison d’une signalétique peu précise. Les œuvres peuvent paraître « seulement exposées » au lieu d’être placées intentionnellement dans une continuité sensible et logique. Nous avons donc la possibilité d’établir une continuité, de tracer une histoire à travers la disposition et la suite des tableaux.
Avec un travail de signalétique et un réaménagement de la salle, il serait possible de créer un voyage artistique dans le musée, de l’entrée à la sortie en passant par l’expérience de la boutique.
/ Phase de développement sous la forme d’une micro-agence /
À partir des retours obtenus lors du premier oral, nous avons collectivement retenu une piste de développement, que nous avons ensuite détaillée en sous-groupes. En effet, nous nous sommes répartis en trois pôles afin de traiter entièrement les espaces concernés : espace d’exposition, signalétique du site, et enfin l’accueil, la boutique, et les espaces de repos et de stockage.
À la fin du semestre, nous avons présenté nos hypothèses finales à Carole Biron et Camille Mançon afin de remettre définitivement ces pistes aux équipes du musée.
Vous trouverez des détails et informations complémentaires à ce projet sur le compte Instagram @Sorbonne_Design où nous avons retracé l’ensemble de cette expérience.