Proposition pédagogique de Robin de Mourat pour les étudiants de L3 « Design, Arts, Médias »

Cette année, les étudiants de L3 « Design, Arts, Médias » ont été initiés aux technologies et enjeux de création du web par le truchement d’une notion éclairante à la fois du point de vue culturel et du point de vue opérationnel pour le design : le hacking.

On pourrait, de manière provocante, utiliser la figure du hackeur comme un révélateur stimulant des problématiques et crises contemporaines associées à la culture du design. Là où le designer imaginerait et « projetterait » des mondes de papier et d’images, le hackeur transformerait immédiatement et effectivement le monde actuel. Là où le designer construirait de toutes pièces un produit de plus dans un contexte de surabondance des produits et de raréfaction des ressources, le hackeur mettrait en pièces, adapterait et ré-assemblerait, sans ajouter à l’épuisement du monde. Là où le designer se voudrait bien intentionné mais gonflé d’intentions et de discours bien peu écoutés, le hackeur se ferait au contraire ironique, joueur, parfois amoral, mais peut-être plus libre et plus actif que le designer. La figure du hacker permettrait donc d’aborder avec les étudiants la culture et la réalité des métiers du design tels qu’ils sont reconfigurés notamment par le terrain de jeu du web de manière critique, affranchie et stimulante.

Le hacking, né dans les clubs de modélisme ferroviaire du MIT à la sortie de la seconde guerre mondiale, est aujourd’hui devenu un tropisme important de la culture populaire, prenant de multiples formes et significations. Il est visible dans les films, les romans, les jeux, de manière plus ou moins théâtralisée et plus ou moins métaphorique, de Matrix à Mister Robot. Il est utilisé comme un concept permettant de questionner les relations entre systèmes de valeur moraux et économiques contemporains notamment depuis la publication du fameux ouvrage de Pekka Himanen L’éthique hacker et l’esprit de l’ère de l’information, lu avec les étudiants dans le cadre du TD. C’est enfin une attitude et un ensemble de tactiques, visant à perturber des systèmes établis ou les réutiliser pour en créer de nouveaux, qui peut être rencontré de manière fertile par les démarches de design.

Placer la séquence d’initiation aux « médias et technologies » sous le totem bienveillant du hacker a permis d’aborder avec les étudiants la question de la place l’activité de design dans la société d’aujourd’hui, de transmettre quelques unes des bases techniques nécessaires à une bonne compréhension des enjeux de design liés aux dispositifs web, et d’« apprendre à apprendre » à se familiariser à de nouveaux outils et techniques via leur détournement et leur mise en jeu.

FLUW / Front de Libération des Utilisateurs du Web

Camarades ! Les beaux temps du web comme espace horizontal, décentralisé, libre, semblent en danger. Qu’est devenu le souffle de liberté qui soufflait autrefois depuis nos circuits imprimés bien-aimés ? Aujourd’hui les grandes entreprises conquièrent les coeurs et les écrans, tandis que les turpitudes de nos sociétés se voient non seulement reproduites mais amplifiées par les espaces numériques, et que les états resserrent leur étau sur nos terminaux.

Nous, designers, sommes en partie responsables de cet état de fait. Qui pour cacher ces sournois algorithmes derrière des interfaces bien léchées ? Qui pour faire accepter des logiciels complètement fermés au moyen de belles courbes ouvertes ? Qui pour contribuer à notre abrutissement devant ces flux clinquants & ininterrompus, pourtant pas moins vides de sens et pleins de mensonge ? Nous ! Il est temps pour nous, designers, de changer de camp !


Mélissa Baranger

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Dunou Coralie

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Habasque Marie

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