Projet pédagogique mené par Camille Mançon.
Étudiants de Licence 3 « Design, Arts et Médias », cours de Pratiques d’Espaces et Design d’Espace, promotion 2024-2025.
Collaboration avec le Centre d’Art Contemporain Les Tanneries d’Amilly (45) et l’artiste Alex Balgiu.
Cadre universitaire de l’École des Arts de la Sorbonne, Institut ACTE.
_
Article dans Mag’centre
_

VISUEL 01
Communication produite par Cassandre DUFOUR et Audrey PANTANELLA.

Introduction à la collaboration St Charles-Tanneries

Les étudiants de Licence 3 Design, Arts et Médias ont eu l’occasion de collaborer tout au long de l’année universitaire avec le Centre d’Art Contemporain des Tanneries d’Amilly en se rendant notamment sur place à trois reprises. De vocation différentes, ces venues sur site leur ont permis dans un premier temps de découvrir les Tanneries et leur environnement, avant d’analyser les locaux et leurs expositions d’un point de vue technique, et enfin de les investir en installant leur exposition Co-Mémoration, Liaisons humaines et territoriales.

21-22.10
L’introduction des étudiants aux Tanneries s’organise sur deux journées consécutives durant lesquelles l’artiste plasticien-graphique Alex Balgiu les accompagne dans la découverte de sa pratique personnelle, du site et de ses alentours. Une partie de la classe se rend également dans une ferme maraîchère urbaine à pied avec l’artiste afin de cueillir les fruits et légumes nécessaires au repas performatif du lendemain midi. L’autre partie imagine le concept de ce projet de design global mêlant conception du repas, appropriation du lieu, et expérience ludique et sociale. L’objectif est de faire de ce repas une performance gustative, humaine et territoriale en trois étapes. Trois formats de restauration avec trois typologies de plats différents sont donc répartis dans trois endroits caractéristiques des Tanneries : un buffet debout entre les arbres et la friche au bord de la rivière du Loing, un piquenique assis au sol sur la pelouse, et une installation à table en terrasse sur l’esplanade. Chaque participant suit son propre itinéraire de manière à ce que tous se rencontrent au fil du repas lors des changements d’espace ; un plan est confectionné afin que chacun puisse visualiser son parcours en amont. Afin de dynamiser les interactions, deux jeux de cartes sont préparés à l’aide d’une machine à écrire et de linogravure. Chaque participant pioche une carte du premier jeu, leur conférant un « personnage », une caractéristique, soit un gage à tenir tout au long du repas. Le second jeu est réparti sur les trois espaces de restauration et comporte des cartes « actions » que chacun peut piocher à sa guise au long du repas afin de diversifier les échanges. Plus qu’une introduction au site de projet, ces deux journées permettent à l’ensemble de la promotion de monter un projet de design global à 37 sur un temps court et de se connaître différemment en ce début d’année.

VISUEL 02

VISUEL 03

VISUEL 04

VISUEL 05

VISUEL 06

VISUEL 07

04.02
La seconde visite aux Tanneries d’Amilly marque le début du projet d’exposition. L’objectif de cette venue est de visiter et d’analyser les expositions sur lesquelles les étudiants s’appuieront pour concevoir des dispositifs de médiation sensoriels et interactifs. Ils découvrent ainsi The Unmanned de Fabien Giraud et Raphaël Siboni, et Voyages en Kaléidoscope de Erik Bullot. Ils investissent également l’espace d’exposition mis à leur disposition, décrypté par le relevé technique. La classe s’est répartie en plusieurs groupes couvrant tous les aspects de la conception de l’exposition : muséographie, communication, restitution volumique/graphique/plastique du premier workshop et conception de dispositifs de médiation à exposer.

VISUEL 08

VISUEL 09

VISUEL 10

22.04
La dernière visite des étudiants sur site clôture le projet par le montage de leur exposition Co-Mémoration, Liaisons humaines et territoriales, ouverte au public durant une semaine. Après avoir exposé leurs propositions, recoupé leurs avis et remarques et mis en commun leurs idées, l’exposition met en lumière plusieurs mois de travail collaboratif et invite les visiteurs à partager l’expérience vécue par les étudiants.

VISUEL 11

VISUEL 12

VISUEL 13

VISUEL 14

Une expérience muséographique collaborative

Co-Mémoration, Liaisons humaines et territoriales
Texte d’introduction de l’exposition produit par Assia AHMED, Emmeline CROOKS, Iban DARD–MERLE, Mame DIARRA, Colomba GILLES, Killian GRALL, Louise LANDAIS, Eliot LEFRANC, Allia NYANG et Louève TURPIN.

La mémoire est consubstantielle de notre vécu. Notre réseau neuronal composé de près de dix milliards de cellules, assure l’archivage des impressions de notre monde. Cette galaxie d’informations se décompose et se recompose à partir de fragments mémoriels.
La matière grise cherche à se structurer dans ce que l’on appelle communément imaginaire. Cet imaginaire se charge d’organiser le vécu selon une classification qui a trait à l’analogique. Ainsi, le registre symbolique traverse le simple souvenir pour en faire un outil de représentation plus large. Nous développons un réseau d’objets mémoriels qui se rapportent à l’artefact ou encore au rituel, dans lesquels ces théâtres de la mémoire entretiennent un imaginaire qui fait monde. Nous co- mémorons les images de notre vivre ensemble.
Le souvenir s’interprète comme une illusion. Un jeu s’opère entre le vécu objectif, sa traduction subjective et sa restitution, brouillant la réalité. L’expérience est cruelle car nous ne retenons rien ou presque, et conservons des éléments plus ou moins vagues, qui diffèrent d’un être à l’autre. Le concept de commun n’est alors que relatif. Il y a une individualité du souvenir qui ne s’objective pas dans le vécu commun et qui mène à un flou de l’image et des sensations – des réminiscences.
Les souvenirs s’organisent par notre relation à autrui de manière dialogique. L’Autre est cette force d’accomplissement de notre mémoire qui nous permet de nous remémorer, construire ou actualiser dans un partage de vécus subjectifs communs. Nos pensées ancrées en nous se construisent dans un rapport d’échanges et de comparaisons dialectiques qui mènent à la synthétisation. En cela, les souvenirs se partagent, se transmettent et se détruisent ensemble et entre-eux ; ils sont co-mémoratifs.

VISUEL 15

VISUEL 16

VISUEL 17

VISUEL 18

VISUEL 19

Fragments en dialogue
Texte de présentation du dispositif de médiation produit par Maellie KISIMBA

En écho à l’installation interactive Conversations, Fragments en dialogue propose au visiteur d’écouter sa subjectivité́ et de combiner les thèmes visuels abordés dans l’exposition originale afin d’en composer sa propre interprétation. Les pièces du puzzle sont inspirées des photographies qui recouvrent ou ont recouvert les assises en bois de l’installation. En les plaçant les éléments sur un plateau singulier en angle et incliné, il n’y a pas de bonne réponse à trouver, mais plutôt des liens visuels, thématiques ou narratifs à créer. Chaque connexion tisse un nouveau récit et enrichit la conversation entre les images et les souvenirs qu’elles suscitent.

VISUEL 20

Liaisons chromatiques éphémères
Texte de présentation du dispositif de médiation produit par Salma BILAL, Eva GOSMANT, Ramatoullaye DIALLO et Ahoube Blanche KOUASSI.

Inspirée de l’exposition Voyages en Kaléidoscope de Erik Bullot, cette installation invite le spectateur à une immersion sensorielle où la vue est subtilement sollicitée. Ce dispositif aérien est composé de prismes de différentes formes, tailles et teintes flottant dans l’espace, invitant le visiteur à explorer les variations de sa perception de l’espace. Suspendues, ces structures légères évoquent un monde onirique, reflets de l’exposition originale. Les miroirs intégrés et les surfaces colorées interagissent avec la lumière pour créer un jeu perpétuel de reflets et de transparences, modifiant l’environnement visuel du spectateur.

VISUEL 21

Les restes du chemin
Texte de présentation du workshop introductif avec Alex Balgiu produit par Merveille BAZOLO-ANDZILANDO, Manon DUMESTIER, Min GAO, Gloriana NZINGOULA, Adou Henryesther OURIZALE, Mendrika RAKOTOHARIMANITRA, Juliette TANGUY, Valentin WLACHE et Jialin ZHUANG.

Les restes du chemin ne prend pas sa source auprès d’expositions actuelles ou passées, mais il repose sur les souvenirs de notre première rencontre avec les Tanneries. Son objectif est d’immerger le spectateur dans des moments d’amusement, de créativité, d’amitié et d’entraide sous forme d’ateliers participatifs, d’images et de compositions qui retranscrivent ces journées pleines de découvertes. Nous invitons le spectateur à plonger dans cette atmosphère, où il pourra lui aussi s’essayer à la linogravure, la cueillette, ou encore la composition d’un menu expérimental.

VISUEL 22
Les restes du chemin : Lecture suspendue

VISUEL 23
Les restes du chemin : Menu Mystère

VISUEL 24
Les restes du chemin : Traces de linogravure

VISUEL 25
Les restes du chemin : Souvenirs de cueillette

VISUEL 26
Les restes du chemin : Livre d’or

Jeu des sept univers
Texte de présentation du dispositif de médiation produit par Danny BEN OUAZZOU et Luna BURNÒ.

Ce jeu de cartes des sept univers a été imaginé en référence aux sept productions vidéo de
l’exposition The Unmanned réalisée par Fabien Giraud et Raphaël Siboni. Le dispositif de
médiation se veut collaboratif et permet de s’immerger différemment dans l’exposition originale. Grâce à sa dimension ludique, les visiteurs reconstituent une trace singulière de l’expérience immersive vidéographique. Dans cet espace récréatif, il sera possible d’apprendre, de s’intéresser autrement aux contenus, et d’expérimenter de nouvelles sensations visuelles, sonores et tactiles participant à créer des questionnements originaux sur les thèmes abordés par l’exposition.

VISUEL 27

La fabrique des mots
Texte de présentation du dispositif de médiation produit par Kaan BALTACI, Daniel LIAUKOVICH et Vishva VINAYAGAM.

À la croisée de l’exploration tactile et du langage visuel, La fabrique des mots réinterprète la perception sensible de l’exposition The Unmanned de Fabien Giraud et Raphaël Siboni. Cette installation fondée sur les univers visuels et textuels de l’exposition invite le spectateur à plonger la main dans une boîte opaque, surmontée d’un écran. À l’intérieur, un clavier aux textures inspirées des vidéos originales de l’oeuvre permet d’interagir avec le dispositif en déclenchant l’apparition de mots et d’animations thématiques sur l’écran.

VISUEL 28

Échos de lumière
Texte de présentation du dispositif de médiation produit par Danielle ITOUA-MBOUALE, Kélyan LEDRECK, Harinjaka Mitia RAZAFY et Shaïna TANOR.

Dans l’exposition Voyages en Kaléidoscope, Erik Bullot sculpte la lumière par des jeux de transparence, des éclats de verre et de miroirs. Il tisse l’invisible et le visible, là où le reflet devient trace. Ce kaléidoscope à taille humaine est une invitation à l’expérience du sensible. Par sa structure immersive, le visiteur pénètre dans un environnement qui se fragmente, se démultiplie, et se dissout dans des reflets engendrés par la lumière diffractée, polarisée, métamorphosée. Chaque reflet renvoie à un souvenir évanescent, une perception en suspension. Un livre d’or mis à disposition du visiteur prolonge ce moment suspendu d’introspection et renforce la collectivité de l’exposition.

VISUEL 29

Mirage tactile
Texte de présentation du dispositif de médiation produit par Laura GOIN et Nathalie SANGHO.

Cette tablette multisensorielle non numérique, est une invitation à l’exploration de l’exposition Voyages en Kaléidoscope de Érik Bullot à travers une expérience sensible et itinérante. En prenant en main ce dispositif, le spectateur pourra, à travers la vue et le toucher, transformer sa manière d’appréhender l’espace et les œuvres. Les filtres et textures, inspirés des recherches sur les phénomènes extra-rétiniens dont fait partie la vision paroptique, vous invitent à un dialogue avec l’approche singulière de l’artiste sur le cinéma expérimental, explorant les limites de la perception et de l’interaction entre le visuel et le tactile.

VISUEL 30

Vous trouverez des détails et informations complémentaires à ce projet sur le compte Instagram @Sorbonne_Design où nous avons retracé l’ensemble de cette expérience.

Merci à Danny BEN OUAZZOU, Juliette TANGUY, Louève TURPIN et Vishva VINAYAGAM pour leurs photos.